L’amiante est un matériau minéral qui était déjà utilisé en 1890 dans le secteur du bâtiment et de l’industrie. C’était alors un fabuleux matériau, absorbant et résistant à la chaleur ou l’électricité. Sans compter ses remarquables propriétés d’isolation thermique. Il aura fallu près d’un siècle pour que les risques liés à l’amiante soient mis en évidence. Voici un résumé de ce qu’est l’amiante, à travers les yeux d’autrefois et ceux d’aujourd’hui.
Un matériau de construction très prisé a début du XXe siècle
L’amiante pouvait se décliner sous plusieurs formes. En tant que matériau friable, il pouvait être incorporé dans des flocages, des colles et des mastics. Les canalisations étaient très souvent enveloppées d’amiante, tout comme les gaines de ventilation. L’amiante pouvait aussi servir à la fabrication de produits durs, en étant mélangé avec du ciment. C’est le cas des tôles de toitures en fibrociment amianté que l’on retrouve encore sur de vieilles maisons ou des hangars agricoles.
Dans les années 1950, l’utilisation de l’amiante dans la construction de bâtiments est généralisée. La France est un pays qui doit se reconstruire après la Seconde Guerre mondiale. Il faut construire vite. Dans les années 1970, l’apogée du secteur industriel fait encore augmenter massivement la production d’amiante.
Mais l’enthousiasme retombe brutalement en 1997, quand le gouvernement français annonce l’interdiction d’utiliser de l’amiante.
La découverte des risques sanitaires en cas d’inhalation d’amiante
Les risques liés à l’amiante étaient déjà connus depuis longtemps. Mais face à l’augmentation du nombre de cancers broncho-pulmonaires et de mésothéliomes dans le secteur du bâtiment, l’utilisation de l’amiante ne peut plus être autorisée.
Les poussières fines de l’amiante pénètrent en effet dans les poumons, causant de graves lésions. Les ouvriers du bâtiment, sans cesse en train de projeter ou de couper de l’amiante, y étaient exposés intensément. Avec le temps, toute surface présentant de l’amiante devient friable et génère des poussières : une mise en danger pour les occupants.
Les bâtiments contenant de l’amiante ont dû être traités au fur et à mesure de leur rénovation. Avant d’envisager des travaux de rénovation, de démolition ou la vente d’un bien immobilier, le diagnostic amiante est devenu obligatoire. Face à la dangerosité de ce matériau, seuls des professionnels agréés, comme l’entreprise ProHB, sont autorisés à le traiter. Si les particuliers peuvent déposer leur toiture en amiante seuls, ils restent dans l’obligation de faire recycler les plaques dans un centre de traitement adapté.
L’amiante aujourd’hui : de l’encapsulage au désamiantage
Les bâtiments qui contiennent de l’amiante doivent donc être aujourd’hui traités. Les professionnels du désamiantage suivent des formations spécifiques, assurant leur sécurité. Les équipements de protection individuelle sont élaborés. Le taux d’empoussièrement de l’atmosphère est soigneusement mesuré. C’est un acte technique et très réglementé.
L’amiante peut être encapsulé dans certaines situations. L’encapsulage de l’amiante consiste à construire un coffrage ou de la revêtir d’un produit étanche pour éviter la dispersion des fibres dans l’atmosphère. Dans le cas où l’amiante est retiré, il doit être évacué vers un centre de traitement. Le traitement de l’amiante en Île-de-France peut se faire via deux méthodes : l’enfouissement ou la vitrification.
Pour résumer, l’amiante est passé du statut d’incroyable matériau de construction à celui d’abomination sanitaire. Les risques liés à l’utilisation de l’amiante, surtout par les ouvriers du bâtiment, étaient connus depuis longtemps. Mais les avantages économiques ont pris le dessus sur leur santé. Face aux ravages des fibres d’amiante, le gouvernement a dû en proscrire l’utilisation. Aujourd’hui, seuls des professionnels du désamiantage sont autorisés à réaliser la plupart des interventions.